Quelques
minutes à peine après m'être inscrit à ce bord – en même temps
qu'au GCBF d'ailleurs –, un doute m'a rapidement titillé...
Qu'ai-je donc fait là? Après tout, débutant la voile, n'ayant
jamais navigué autrement qu'en côtier, et sur de courtes durées
qui plus est, n'aurai-je pas présumé de mes forces ? Pire,
passer 13 jours confiné sur un bateau de quelques mètres carrés
avec de parfaits inconnus, ne serait-ce pas risqué ?
J'y
réfléchis quelques instants... Au diable l'inquiétude, tentons
l'aventure !
Premiers
contacts téléphoniques avec le chef de bord puis, rapidement,
rencontre de l'équipage à la ferme du Pilifs. Ils n'ont pas l'air
bien méchant, sont tous très motivés, bien préparés et semblent
pour la plupart avoir déjà quelques miles marins au compteur. Ça me
rassure !
Rendez-vous
à la ferme et départ groupé pour Nieuport. Je découvre pour la
première fois le bateau qui nous portera jusqu'à Göteborg. De
prime abord, celui-ci me semble assez petit pour 6 personnes, leur
bagage et tout l'avitaillement. Courses, puis rangement et
préparation au départ. Tout est casé dans le moindre recoin et il
reste de la place. J'hérite de la cabine avant, la plus grande.
Chic, çà sera confortable (me disais-je avant de l'occuper en remontant au près sous 6 Beaufort)!
Quelques
tartines au pâté plus tard (il faut bien manger, m'a-t-on dit, pour
éviter le mal de mer), nous démarrons. Les premières heures
donnent le ton. A peine éloigné de la cote, le bateau se met à gîter, s'enfonçant sous l'eau pour en ressortir quelques instants
plus tard, frappé de toute part par d'immenses vagues inondant la
cabine ... Bon, j'exagère peut-être un peu mais les premiers jours
ne furent réellement pas de tout repos ! Les pointes de vent de
7 Beaufort et la gite incessante en cabine me travaillent doucement
mais surement l'estomac. Je tente par tous les moyens de conserver
intérieurement mes tartines au pâté... Arrivé en vue des cotes néerlandaises, je perds finalement ce combat... Je me rassure en
voyant que d'autres équipiers sont dans le même état que moi.
Quelques
jours ont passé. Totalement amariné, je passe désormais sans problème du pont à la cabine, m'essayant même à la lecture quand
je ne suis pas en heure de quart. Je découvre petit à petit cet
équipage, très sympathique, dans lequel chacun a rapidement trouvé
ses marques. Je le questionne fréquemment sur l'utilité de telle ou
telle manœuvre, sur la manière optimale d' effectuer celles-ci, sur l'utilisation de tel ou tel instrument. Je comprends de mieux en
mieux le fonctionnement de Phenix III, assimile désormais la plupart
des termes utilisés (dont la fameuse « trinquette »,
l'objet préféré de Fred sur la bateau), barre et participe aux manœuvres. Parfois même, quand je m'ennuie le matin, je grimpe en
haut du mat.
Arrivée
à Göteborg, le mode « convoyage » est terminé. Nous
passons en mode « vacances », déterminés à profiter
des beautés de la Suède. Nous cabotons d’îles en îles dans
l'archipel nord de Göteborg. Même si le soleil n'est pas tous les
jours de la partie, l'ambiance sur le bateau réchauffe l'atmosphère.
Je connais maintenant bien mieux chacun des équipiers que j'ai eu le
loisir de découvrir durant nos heures de quart ou lors de
discussions sur le pont, de repas et d'apéros (d'ailleurs de plus en
plus chronophages au fil du voyage!).
Au
final, à la veille de mon départ, le constat est très positif. Ce
bord fut pour moi une très belle expérience. Une expérience
« technique », car j'ai appris énormément sur la
navigation et la vie en long bord, mais également une formidable
expérience humaine, par la rencontre de cinq personnes passionnées,
drôles et sympathiques. Je le confirme, cette aventure valait
vraiment la peine d'être vécue !
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