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mardi 4 juin 2013

Début de la 4ème semaine

Samedi 1/06/13 – 12h00 GMT – 110 MN
32°.42'.97'' N – 33°.58'.51'' W

4h00, je ne tiens plus dans ma couchette et je rejoins Wanda pour commencer le diagnostique.

Marica se balade à un petit 3 nœuds au gré d'un léger petit vent. La houle est comme un immense tapis volant qui n'arrête pas de faire de longues ondulations. Paysage une fois plus magnifique.

Le PC est allumé, fichier Vetus M4.17 ouvert et on relis une fois plus tout le système d'alimentation du carburant. Je finirai par le connaître par coeur. Le mécano de la station service du coin est en vacances, l'école de la débrouille est de mise.

On commence par changer tous les filtres (carburant, séparateur d'eau et pompe d'alimentation). Le filtre à carburant est rouillé à son embase. Pas moyen de le dévisser. Je le perce pour y arriver.
Je remplis le nouveau filtre de gasoil avant sa remise en place. On purge le système. Vetus démarre et garde son régime..... mais une fois le filtre vide, il gargouille.

Wanda teste alors la pompe électrique de carburant. Le débit à l'air faible à sa sortie, soit à l'entrée du filtre à carburant. Il prend une bouteille en plastique qu'il rempli de gasoil et à l'aide du tuyau flexible, il alimente la pompe en directe. Ça marche.

La panne proviendrait en amont de la pompe. Une prise d'air entre le réservoir, le filtre de séparateur d'eau et la pompe. La tuyauterie est d'époque et quelques raccords sont resserrés  On teste une fois de plus....bredouille.

Nous ne disposons pas suffisamment de tuyau d'alimentation souple pour refaire le circuit. Alors, Wanda y met un jerrycan de 30 litres en directe avec le tuyau de retour.

Nous pompons à nouveau tout le gasoil du réservoir vers les jerrycans pour alimenter le nouveau système.

Il est déjà 10h00 mais le moteur ronronne comme une horloge.

Autre petit stress, la météo nous prévoit 5 à 8 nœuds de vents jusqu'au 4/6. Il nous reste environ 400 MN jusqu'à Horta et 190 litres de diesel. A 5 nœuds  cela nous fait 80 heures. Pour couvrir cette distance, le moteur ne peut consommer plus de 2,375 l/h. On fixe son régime à 1400 t/min aidé des voiles de Marica et on verra....

On a adoré la choucroute de ce soir ;-)

Dimanche 2/06/13 – 12h00 GMT - 118 MN
34°.20'.67'' N – 32°.33'.86'' W

Notre système tient bien le coup. 2H30', Philippe me requiert pour l'alimentation du jerrycan mère.
On tourne à environ 1,8 l/h. Cela nous rassure car la pétole est bien installée.

Un petit brin de causette dans le cockpit tout en admirant ce ciel étoilé avant de rejoindre ma couchette pour 3h00'.

De retour pour mon quart, j'ai eu le privilège d'un levé du jour exceptionnel. Un dégradé de bleu foncé au dessus du mât, allant vers un bleu clair vers l'est, jusqu'à la rencontre des tons orangés très prononcés des premiers rayons de soleil.

L'océan se repose avec Eole, laissant une mer d'huile légèrement ondulée. Quelques dauphins autour du bateau et une cohorte de méduses « velha » qui par mer calme viennent en surface, relèvent une membrane servant de voile en demi-cercle dont la collerette est rosée. Une véritable mini régate se déroule sous nos yeux. Pour l'anecdote, Michel les avaient déjà remarquées il y a deux jours. Il pensait que c'étaient des bouts de plastiques flottant en voulait aux pollueurs éventuels.

Le soucis du jour : un coulisseau de la GV est bloqué et on ne peut plus la descendre sans monter au mât. C'était déjà le cas avec la drisse de l'artimon.
L'entrée d'eau dans le bateau a été déterminée avec certitude. C'est le presse étoupe à l'arbre d'hélice qui n'est plus étanche. 60 litres en moyenne par jour d'infiltration.

Pétole sera notre météo avec son ciel bleu et son soleil radieux. la journée sera farniente sur le pont, bronzette, lecture, apéro, de véritables vacances comme les femmes les aimes.

Bon, on a quand même quelques corvées quotidiennes, vider les cales, alimenter le jerrycan de gasoil, cuisiner et la vaisselle. Et bien entendu, sous la direction du grand chef Wanda, Michel le commis pétrit le pain à merveille.

Pour finir :
Quelle est la probabilité de rencontrer une tortue au cœur de l'Atlantique ? ......
Nous en avons vu deux qui respiraient en surface. Elle n'est pas belle la vie :-)

Lundi 3/06/13 – 12h00 GMT – 126 MN
36°.01'.80''N – 31°.03'.10'' W

Ma nuit sera entrecoupée par la corvée gasoil et par le quart. Mais je profite à chaque fois de ces rendez-vous avec la nature pour ressentir une immense quiétude.

Fidèle à la météo envoyée par Filip, Éole se réveille entre 8 et 13 nœuds  S-SW. Haut sur coque, Marica rythme son roulis au gré de la houle qui parfois s'amplifie de façon très désagréable. Une queue de dépression devrait arrivée du nord.

Nous changeons d'amure, au grand largue, déportons le génois avec une poulie, GV avec retenue de bôme, ouverture maximum de l'artimon toujours appuyé légèrement avec le moteur.

Il pleut et Philippe est le premier a faire son quart en ciré et en short durant deux heures. Ensuite, c'est à mon tour. L'océan se forme de plus en plus avec les sauts d'humeur d'Eole qui grimpe parfois jusqu'à 28 nœuds et qui, en une fois, vire au N-NE. Nous voilà à nouveau au près, dans une mer hachée, la houle n'ayant pas suivit le vent.

La nuit se fait entre 5 et 6 Bft et Marica se transforme en lessiveuse pour nous empêcher de dormir.

4/06/13 – 12h00 GMT – 123 MN
37°.30'.67'' N – 29°.18'.55''

Nous ne parvenons plus à rester sur notre route et la dérive est importante. Les Açores semblent intouchables et se méritent en luttant avec les éléments qui nous entourent.

Il a fait froid cette nuit, 14°C. La fatigue est installée sur les visages. Michel a à nouveau des nausées.

Lors de mon quart de fin de nuit, afin d'avoir des forces, je me cuisine des flocons d'avoine (Quaker) avec du lait, du miel et des raisins secs. L'estomac est maintenant bien calé pour affronter cette mer.

Éole est infatigable et garde sa vigueur nocturne dans un océan toujours aussi défoncé, mais cette fois sous un ciel bleu azur et un soleil bienveillant. Tout le monde essaie de récupérer au mieux dans ces conditions.

Je vois encore une tortue qui fait la brasse, tête hors de l'eau pour respirer entre deux creux immenses. Incroyable.....

Quelques dauphins viennent aussi jouer avec notre étrave.


La journée se termine par un repas que Wanda nous prépare, soit des lentilles avec oignons et saucisses fumées.Vivement du frais...

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