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mercredi 19 juin 2013

Gascogne nous voilà

Train et jeux des dépressions

15/06/13 – 12h00 GMT – 137 MN
44°.40'.03'' N – 14°.51'.26'' W

On a bien avancé sur notre route. Mes yeux sont rivés sur le baromètre, la mer est encore belle.

14h00, l'iridium sonne, c'est Fabrice qui préfère nous parler de la situation météorologique que d'envoyer un sms. Il nous annonce d'emblée que la dépression annoncée se renforce à 9 Bft (45 nœuds) et croise notre route. Elle se dirigerait vers le sud est. On prend l'option Ouest malgré le fait que ce ne soit pas une route de fuite avec les vents portants. Nous sommes au près dans 20 nœuds et les creux qui se forment.

19h00, Fabrice rappelle et nous signale que la dépression est très mobile et qu'elle va plein sud. On vire de bord, route de fuite vers la Corogne qui se trouve à environ 280 MN. On a donc de l'eau à courir sans trop de danger.

Les cabrioles commencent en début de nuit. On a réduit un maximum, laissant un tout petit bout de génois pour se diriger. Je rappelle les consignes de sécurité. Si Éole montait au delà de 35 nœuds, on se mettra à la cape. On fait un petit test qui est concluant mais la mer n'est pas encore trop formée.

Personne ne parvient à dormir, les estomacs sont noués au point d'avoir sauter le repas du soir. Tout le monde est équipé pour une éventuelle manœuvre urgente.

Je fais le point toutes les demi-heures sur les instruments de navigation et sors ma tête dans le cockpit pour bien se rendre compte du comportement du bateau. Tout va bien, alors que cela fait déjà quelques heures que Marica se dandine en surfant dans un vent soutenu entre 25 et 30 nœuds (7 bft). On teste ensuite la cape fuyante à sec de toile pour ralentir le bateau. Le fardage de la capote est bien suffisant. Le pilote est réglé sur « Wind » au très grand largue.

Ce n'est que vers 8h00 du matin que le baro remonte d'un millibar par heure jusqu'à 15h00.
Ouf, elle est passée juste dernière nous. On est vanné.

16/06/13 – 12h00 GMT – 89 MN
44°.29'.46'' N – 13°.22'.70'' W

La mer est trop formée pour pouvoir faire du cap vers la pointe de la Bretagne. On laisse la cape sèche qui nous pousse encore à 4 nœuds Cela nous permet de manger et dormir un peu. Nous attendons un point météo avant de décider de la traversée du Gascogne ou de se réfugier à la Corogne.

Fin d'après-midi, Fabrice nous signale que nous pouvons faire la traversée. Une dépression du même type que la précédente se situe quand même au sud de l’Angleterre et il faut la surveiller.

C'est par vent de travers que l'on commence la remontée. La houle est coriace et envoie la poupe déraper sèchement au point que Jacques qui est en cuisine est envoyé violemment sur le four. Son genou cogne la vitre, type « securit », qui se brise. Il n'est pas blessé.

Vers 20h00, on croise un Class 40 de compétition qui revient des Antilles, Marie Galante (Guadeloupe), en route pour la Rochelle sans escale. Il nous appelle sur VHF en choisissant un canal autre que le 16 pour poursuivre notre conversation.
Le nom du bateau est AJT ou Agitée (comme la mer). Il fera la course Sable d'Olonnes – Horta et retour en juillet prochain et la Jacques Vabre plus tard dans la saison sous le numéro 89. On en profite pour un point météo sur les dépressions. Il nous annonce que celle du sud de l’Angleterre se renforce dans un axe nord – sud. Bloqué par un anticyclone dans le golfe de Gascogne, elle descend sur la Corogne. Il nous conseille vivement de faire de l'EST vers le golfe et de maintenir une vitesse supérieure à 6 nœuds pour y échapper. Il nous calcule même un routage pour les 2 jours qui suivent. Merci au skipper d'AJT, le bon samaritain croisé au milieu de nulle part.

La nuit se passe sans soucis à la vitesse recommandée.

17/06/13 – 12h00 GMT – 136 MN
44°.59'.56'' N – 10°.37'.47'' W

Le ciel est très chargé, le baro a chuté et on surfe dans du 20 à 25 nœuds au portant. On pense qu'elle est derrière nous ce qui sera confirmé par Fabrice dans l'après-midi.

Le vent passe au NE et s’établit à 20 nœuds avec rafales jusqu'à 28 et la mer se creuse de plus en plus. Pas de chance, c'est juste notre route. Fabrice nous dit que la météo est instable,mais que pour Brest cela pourrait aller. Éole devrait passer au N puis NO demain.

On croise un cargo vers 16h30' et par radio VHF, je lui demande dans un anglais approximatif un bulletin météo global sur les dépressions qui devraient arriver. Il nous confirme que la prochaine est au sud de l’Angleterre et qu'elle va vers le S - SE. Donc pour nous il faut encore faire de l'E et du NE quand le vent le permettra. Patience....

Une leçon à retenir. Ne jamais virer de bord au près sans prévenir le cuisinier..... ça gueule ;-)
Désolé Wanda, je ne le ferai plus.

18/06/13 – 12h00 GMT – 120 MN
46°.02'.14 N – 8°.29'.54'' W

Ce n'est que vers 2h00 que le vent vire au N et puis NO tout en se calmant un peu, laissant encore une houle croisée et une mer agitée.

Marica réglé au vent, le suit naturellement et on se dirige globalement vers Brest toujours au près.

Notre voilier a perdu la protection du feu de navigation tribord (vert). Un couvercle de tupperware fera l'affaire dès que possible.

L'AIS nous montre le trafic maritime qui s'intensifie, mais la visibilité actuelle est de 3 MN sous un crachin Breton.

Le ciel est gris. Il pleut. 20 nœuds de vent et toujours au près.

Wanda nous fait un magnifique pain.

Suite aux conditions météo, une escale à Brest est envisagée. De toute manière on ne peut, actuellement, remonter plus au nord vers Ouessant.

19/06/13 – 12h00 GMT – 130 MN
47°.30'.35'' N – 6°.16'.35'' W

On est dans l'obligation d'appuyer au moteur pour avancer toujours au près avec une mer très formée et croisée. Éole joue la flûte enchantée entre 20 et 25 nœuds avec ses rafales à 30.

Cela fait plus d'une semaine que tout reste humide dans la bateau tellement les embruns salés pénètrent par les capots qui ne sont pas étanchent. Les matelas, sacs de couchage et vêtements ne parviennent pas à sécher. Le froid humide nous glace nos os durant la nuit.

On passe la plateau continental où les fonds de 4000 m montent très vite à 120 mètres, ce qui génère aussi un soulèvement de la houle.

Un petit rayon de soleil donne une couleur turquoise à l'océan, mais cela ne dure pas.


La force du vent augmente cet après-midi et on se traîne à 3 nœuds sur le fond.

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