10/06/13
– 12h00 GMT- 111 MN
38°.43'.40''
N – 26°.33'.61'' W
Encore
un petit mot pour souligner la solidarité des marins de passages à
Horta. Je voulais remercier Marc (Bordeaux) passionné de Baleines,
Jean (Belon), Adrian et son épouse (sud ouest d'Angleterre) pour
leur aide et conseils.
Nous
quittons cette super ambiance à 15h00, Marc nous dit encore que l'on
aura 20 à 25 nœuds de vent au portant. Cool.
Nous
remontons pour passer au nord des îles, afin d'avoir moins de mer,
la houle étant ouest-sud ouest dans un bon flux entre 15 et 20 nœuds
Le ciel est très chargé. Arrivé à la pointe NW de Ilha De Sa
Jorge tout se renforce au point que nous devons affaler la GV qui
était déjà à trois ris. Marica surfait jusqu'à 9,9. Pendant
cette manœuvre au pied du mât, je me fais arroser copieusement. Je
suis trempé d'eau de mer. Brrr...
Éole
siffle dans les haubans entre 25 et 30 nœuds avec de temps à autre
ses hurlements à 36. La mer se creuse de plus en plus. Le baro chute
de 6 millibars en 5h00....
C'est
quoi cette météo !!! Une dépression passait bien au nord des
îles, mais rien n'indiquait son entrée, ni même un avis de coup de
vent qui aurait pu être signalé à la Marina.
Nous
visons le sud de L'Ilha Terceira où l'on peut s'abriter le cas
échéant. Vers 2h00 tout se calme sauf la houle résiduelle.
Marica
a passé son test grosse mer avec mention ralenti moi et tout ira
bien ;-)
Au
levé du jour, je croise un bateau militaire qui se rapproche de
Marica, peut-être pour un contrôle visuel.
Plus
de vent durant une grande partie de la journée, mais des dauphins à
profusion comme pour nous souhaiter un bon voyage.
11/06/13
– 12h00 GMT – 117 MN
39°.28'.87''
N – 27°.15'.78'' W
La
houle croisée est toujours présente alors qu'il n'y a plus de vent.
Vétus prend le relais. Nous faisons route vers l'Est pour échapper
aux trains des dépressions, mais nous devons aussi faire du Nord
pour éviter les vents du nord longeant la côte portugaise. Un
compromis judicieux.
Une
petite dépression était prévue pour aujourd'hui, mais elle est
remontée plus vite au nord.
Vers
16h00, nous sommes rattrapés par la suivante, plutôt sa crête avec
son SW de 20 à 25 nœuds qui nous permettra de garder une bonne
moyenne. Nous naviguons à la hollandaise pour la nuit, juste avec le
génois qui s'enroule facilement au cas où Éole aurait une crise.
Les
quarts à trois sont plus éprouvants et le rythme n'est pas encore
bien réinstallé.
12/06/13
– 12h00 GMT – 131 MN
40°.45'.33''
N – 21°.57'.88'' W
Au
petit matin, nous devons à nouveau nous appuyer du moteur pour
avancer. C'est une journée globalement ensoleillée avec quelques
passages nuageux.
Wanda
nous concocte une volaille bourguignonne, en d'autres termes, un coq
au vin. Soit... c'était très bon.
Fabrice
annonce via l'Iridium les dépressions que l'on ne pourra pas éviter.
La première pour demain et l'autre pour le 16 juin normalement.
13/06/13
– 12h00 GMT – 129 MN
42°.06'.78''
N – 19°.44'.71'' W
Je
surveille le baromètre. Éole grimpe gentiment en flirtant avec 20
nœuds, toujours au portant.
Le
souffle se fait de plus en plus fort et nous devons affaler la GV et
l'artimon suivra un peu plus tard.
20h00',
7Bft bien établi, 10 nœuds de plus qu'annoncé. C'est courant et on
s'y fait. Mais on nous a annoncé 30 nœuds....
Philippe
prend son quart à 21h00. L'océan se creuse de plus en plus et vers
minuit le bateau gîte d'un coup sec et puis revient avec
suffisamment de force pour me faire décoller de la couchette et
retomber à coté. Je suis groggy. J'entends crier « Fred ».
Je cherche ma lampe frontale que je ne trouve pas. Il faut allumer la
lampe de la cabine pour que je retrouve mes petits, mais
l'interrupteur du tableau électrique n'est pas enclenché. Marica
danse la java se jouant de notre confort.
Je
parviens à m'habiller à moitié, gilet et sur le pont. Un coup
d’œil sur le baro qui est en chute libre me confirme le passage de
la dépression.
Éole
hurle jusqu'à 35 nœuds, le pilote ne s'en sort plus tellement les
creux poussent la poupe de travers.
Je
me ramasse une vague... nous sommes au près... pas normal. Bien
trempé, on réduit le génois à la surface d'un string. Celui-ci
peut passer d'un coté à l'autre sans problème.
Afin
de gérer la fatigue de l'équipage, je renvois Philippe et Jacques
aux couchettes.
Les
fruits du filet tendu au milieu du carré ont fait l'école du
cirque. Mais sans filet. Wanda préconise d'ouvrir la table pour se
protéger de la prochaine attaque des tomates.
Autour
de moi se déroule un balai en trois actes, le chant d’Éole
accompagné du grondement des vagues suivi des grincements de Marica
qui doit se faufiler dans ce chaos aquatique.
Les
rouleaux sont fluorescents par le remous du plancton. Un superbe jeu
de lumière me les situe. Tantôt très haut, tantôt très bas. J'ai
du mal à évaluer les creux. Mais, ils sont plus haut qu'un
étage.... L'anémomètre monte régulièrement à 38 et nous sommes
en vent apparent avec des surfs entre 8 et 10 nœuds
Une
fine bruine glacée vient couronner mon espace. L'empannage est
régulier avec le string en fonction des creux qui envoient Marica
sur bâbord ou tribord. Le pilote n'arrête pas de « shifter ».
Déjà
4h00, Éole joue encore dans un bon 6 bft mais la tendance s'inverse
vers le bas. J'appelle Wanda pour la relève. Avec un petit peu plus
de génois, Marica trace sa route dans cet océan encore perturbé.
14/06/13
– 12h00 GMT – 126 MN
43°.18'.48''
N – 17°.24'.00'' W
Les
montagnes russes sont toujours d'actualité, quoique Éole préfère
nous épargner maintenant tout en nous réservant une surprise. Nous
appuyons du moteur pour garder nos 5 nœuds sur le fond.
Notre
Monsieur Météo, Fabrice nous annonce que la prochaine dépression
sera du même acabit à celle vécue. Il n'y a aucun moyen de
l'éviter. Elle ira même lécher la Corogne.
On
s'y prépare psychologiquement tout en profitant de cette belle
journée. Priorité au séchage des vêtements, sieste de
récupération et bonne bouffe.
Wanda
nous fait son cassoulet brésilien. Un grand secret.... hummm
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