vendredi 31 mai 2013
3 ème semaine
Libellés :
2013_05 Brésil to Belgium
3 ème semaine
Samedi
25/05/13 – 12h00 GMT – 118 MN
Éole
a gardé toute sa puissance jusqu'à 2h00 du matin pour garder un
petit 3 Bft. Philippe renvoi de la toile avant pour garder 4 nœuds
sur le fond.
La
lune semble pleine. Certains nuages gris noir essaient de camoufler
son superbe halo. Mais notre ami Éole intervient pour les
effilocher rapidement. C'est sous le coup de 6h30 que notre Dame
nocturne prend congé de nous.
Une
heure plus tard, l'aurore pointe le bout de son nez. Je me régale de
toutes ces couleurs qui arrivent lentement.
Tout
le monde dort encore comme des marmottes. Marica glisse lentement sur
une mer calmée depuis quelques heures.
La
faim me gagne et la tentation de goûter le 1er pain cuit sur le
bateau me semble être un immense privilège. J'improvise mon petit
déj dans le cockpit. Tartiné de confiture et accompagné d'un café,
sensations délicieuses garanties. Hummmm
Coté
technique du jour : sur la bande anti UV du génois, une partie
des coutures de la bordure et de la chute sont explosées sur environ
un mètre. Normal, si ces coutures ont été exposées au soleil
durant deux ans.
Le
1er réservoir d'eau de 150 L est vide. On passe sur le second et
avec Philippe, on insiste sur les possibilités d'économie.
C'est
entre 3 et 4 Bft sur une mer belle et sous le soleil que nous
terminons la journée ponctuée par un excellent bolo concocté par
notre Chef « Jacques Édouard ».
Dimanche
26/05/13 – 12h00 GMT – 131 MN
21°.56'.62''
N – 36°.30'.32'' W
Une
navigation comme on les aime. Mer plate, 14 à 17 nœuds de vent.
Bien que toujours au près, le bateau glisse sans que l'on soit trop
secoué. On flirte avec les 6 nœuds (SOG).
L'équipage
se repose un maximum, profite de la lecture, bronze, somnole.... sauf
Jacques (ndr : qu'on appelle aussi « Wanda ») qui
fait du pain. Sa sieste est programmée plus tard.....
Wanda
nous concocte pour midi une carbonnade flamande à laquelle on a
sacrifié une bière..... sans regret.
La
navigation tranquille se poursuit sous le soleil. On fêtera son
merveilleux coucher avec un cheese and wine accompagné du bon pain
frais.
Lundi
27/05/13 – 12h00 GMT – 128 MN
24°.04'.89''
N – 36°.26'.96'' W
Chiffre
du jour : 2.020 MN parcourus
Notre
fidèle Éole s'exprime pleinement cette nuit. Il respire à plein
poumon entre 5 et 6 Bft. Toujours 2 ris dans la GV et à défaut de
trinquette, on enroule un peu plus le génois.
Lors
de mon quart, je suis surpris par un grain passager. L'anémomètre
s'affole à 28 nœuds La GV est choquée pour éviter de partir au
lofe. Cela ne dure que quelques minutes.
Mon
attention est toutefois attirée par plusieurs longs nuages noirs
dont certains se terminent en trombe sur la mer, tels des
champignons. Un véritable champ de mines se dessine à l'aurore
naissante. Paysage sinistre....
J'observe
leur direction respective.... pas bien. Marica en affronte deux de
suite, alors que deux autres nous évitent de justesse, en laissant
toutefois Éole nous gronder.
Le
soleil se lève enfin. Le ciel est dégagé. Michel me relève.
Marica taille sa route dans des creux de deux à quatre mètres avec
25 nœuds de vent.... toujours au près.
Direction
couchette.....
L’infatigable
alizés est de 5 à 6 Bft NE pour l'après-midi. La mer se calmera
un tout petit peu durant la soirée.
Mardi
28/05/13 – 12h00 GMT – 111 MN
25°.54'.70''
N – 36°.45'.22'' W
22h30,
la lune n'est pas encore lévée. La nuit est noire et déjà bien
installée. Le ciel chargé cache les galaxies d'étoiles. Encore
dans ma couchette, je sens un accélération soudaine suivi d'une
gîte prononcée. Le vent hurle dans les haubans. Avec Philippe on
bondit dans le cockpit. Michel semble surpris de la rapidité des
évènements et s'occupe du pilote qui s'est mis en « shift ».
L'anémomètre grimpe à 28. Je choque le chariot et l'écoute de GV
tandis que Philippe choque le génois. On reprend quelques tours et
on on renvois. Tout se calme rapidement.
Le
quart de Philippe ne sera pas de tout repos non plus. L'effet de
pompe entre 15 et 22 noeuds l'oblige à trouver un compromis pour le
réglage de la garde robe de Marica.
Jacques
me signale que c'est l'heure de la relève... et qu'il est temps de
mettre de la toile. Marica bouchonne à 3 noeuds dans une mer encore
formée malgré 12 noeuds de vent. J'envois la totale avec Wanda.
Après la manoeuvre, il s'en va prendre son repos bien mérité.
Toujours dans le carré, à mème le sol, bien calé à la gîte
entre la table et la banquette.
La
lune planquée derrière le mât d'artimon éclaire notre sillage
comme pour nous dire, vous venez de loin. Tranquillement assis dans
le cockpit, j'observe un timide halo coté Est au dessus duquel une
longue traînée noire est reliée à la mer en plusieurs endroits.
Un remake du film de hier matin. Ce ne sont plus des champignons,
mais de véritables enclumes. Une succession de grains. C'est de
nouveau pour ma pomme.
Marica
s'adapte durant près de trois heures pour passer cette zone
chaotique. Mes mains s'en souviennent encore.
C'est
seulement vers 13h00 que tout se stabilise sous un ciel Magrid, bleu
parsemé de cumulus bien blanc. Il ne manque plus que la pipe.
L'inspiration
de Wanda nous conduit vers du « charqui » (boeuf
brésilien salé que l'on désale) avec sa sauce aux oignons et vin
blanc sur un lit de pâtes type rastas. Notre apprenti cuistot prend
du galon.
Mercredi
29/05/13 – 12h00 GMT – 115 MN
27°.49'.30''
N – 36°.33'.49'' W
Notre
fidèle Eole s'est reposé cette nuit en nous laissant une mer plate
et environ 14 noeuds NE.
Sur
le pont durant le quart de Philippe, on aperçois des lumières rouge
sur tribord. Un paquebot ?
Je
ne vois rien sur l'AIS et vais chercher les jumelles. Trop grave.....
c'est dame la Lune qui se lève rougeoyante derrière quelques
nuages qu'elle transforme en un magnifique navire. Cette féérie ne
dure que peu de temps. Je vous assure que nous n'avions rien bu....
sauf le PITU du mercredi ;-)
Une
salade de haricots blanc fera l'affaire ce midi. Elle sera même
accompagnée d'un désert...... un pudding au chocolat.
Le
vent faibli de plus en plus. On se traîne à 4 noeuds. Lecture et
sieste seront les principales activités de cet après midi.
Comme
chaque jours, il faut vider les cales. Notre Wanda a connecté
l'alimentation de la pompe de cale sur notre pompe auxiliaire. On n'a
plus qu'à faire sortir le tuyau. Le débit est de 8 l/min. Trop
cool.
Jeudi
30/05/13 – 12h00 GMT – 106 MN
29°.34'.60''
N – 36°.17'.10'' W
Comme
prévu dans la dernière météo envoyé cette fois-ci par Filip,
Éole nous tourne en bourrique avec ses 5 à 8 noeuds variable. On se
rapproche du fameux anticyclone des Açores.
La
température nocturne dans le cockpit est de 18°C à l'abri du vent.
Cela change de l'équateur. Mais dès que le soleil s'active on
atteind rapidement 26°C.
Une
succession de petits grains viennent agrémenter notre matinée. Nous
profitons des vents qu'ils génèrent.
Le
moteur a remplacé les voiles depuis 14h00. Il toussotte à nouveau
en ne gardant pas son régime de façon constante.
On
calcule nos réserves de fuel afin d'évaluer la distance possible,
mais à ce stade, nous ne connaissons pas encore sa consommation
(L/H) précise. La prochaine station service est quand même encore à
650 MN !!!
Eole
revient timidement vers 15h00 mais on sait déjà que cela ne va pas
durer. On profite du vent un maximum pour économiser le diesel.
Nous
avons aussi remplacé la bouteille de camping gaz (grand modèle)
après 27 jours d'utilisation. Un exploit.... merci à la casserole à
pression.
Vendredi
31/05/13 – 12h00 GMT – 113 MN
31°.12'.80''
N – 35°.11'.85'' W
Déjà
trois semaines de navigation et 2.465 MN au compteur. Le temps ici
n'a pas la même valeur que sur terre. On vie au rythme de l'état de
la mer, du vent, de la lune, des étoiles et du soleil. L'esprit et
le corps s'adaptent continuellement. Bien que l'on soit entouré par
l'océan, les paysages varient au gré de la météo.
La
nuit a été calme en fonction des passages nuageux qui agitent un
peu plus Eole. Marica parvient a tenir un petit 5 noeuds de moyenne.
Quand le monde se réveille et que nos peaux se réchauffent
doucement au soleil levant, notre vent s'en va gambader ailleurs,
nous laissant bouchonner.
Comme
au cinéma, dès que la scène est prête à être tournée, on
crie... « moteur ».... Notre sauveur de pétole.
Mais
ce sauveur tant attendu nous a lâché vers 22h00. Il a commencé à
balbutier jusqu'à s'éteindre.
Okaye....
restons cool. 6 à 8 noeuds de vent, peu de houle. On laisse le
moteur refroidir et on pousuit très doucement à la voile. Marica se
laissant aller à tanguer de plus belle.
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2013_05 Brésil to Belgium
vendredi 24 mai 2013
2 ème semaine
Libellés :
2013_05 Brésil to Belgium
2ème semaine
Samedi
18 mai – 12h00 GMT – 117 MN
6°.38'.22''
N – 32°.54'.76'' W
Toujours
5 à 6 Bft NNE. Nous sommes au près et le rodéo continue de plus
belle. Éole s'est un peu renforcé de nuit, oscillant entre 21 et 25
nœuds
J'avais
l'impression que l'on avait mis le programme sur essorage dans la
cabine arrière. Impossible d'y dormir. J'ai finalement atterris sous
la table du carré. Jacques m'a laissé quelques heures de répits en
poursuivant avec une partie de mon quart.
Le
rythme est bien là. Plus de mal de mer. Le dos de Philippe et
l’orteil de Michel sont guéris. Tout va bien.
Jacques
nous a fait du pain perdu ce matin.... hummm
La
demi-heure de mécano est arrivée. Après avoir bien lu les notices
du moteur que j'avais téléchargés, je purge le système
d'alimentation de carburant suivi de son réamorçage. On démarre le
moteur...... il tousse un peu et se stabilise enfin. J'espère que ce
soucis est solutionné.
L'étrave
de Marica poursuit inlassablement sa route à 45° du vent apparent
en fendant les énormes vagues qui le freine. COG 326° direction les
Bermudes si le vent ne tourne pas ;-)
Le
coucher de soleil est une fois de plus magnifique.
Dimanche
19 mai – 12h00 GMT – 114 MN
8°.10'.79''N
– 34°.00'.93'' W
La
nuit fut plutôt tranquille, Éole se maintenant à 18 Nœuds Nous
avions bien réduit la toile afin de ne pas fatiguer le matériel et
les hommes.
Tel
un phare toujours situé su bâbord, la demi-lune éclaire une bonne
partie de l'océan. Le ciel est dégagé et laisse place à la voie
lactée qui ondule entre les étoiles.
Mon
quart venu, Dame la lune était partie dormir. Le soleil se lève
doucement. C'est une nouvelle journée qui s'annonce très belle.
Le
soucis du jour : Tous les capots prennent l'eau. Leurs joints
ont probablement séchés au soleil. La cabine avant était trempée
de par les vagues qui viennent s'écraser à l'avant du pont. Pauvre
Michel....
On
examine une fois de plus les fonds..... encore une centaine de litres
d'eau de mer.... ???
Jacques
nous bricole une partie du tuyau d'eau sur la pompe électrique afin
de déverser directement dans la mer sans passer par le seau. Dommage
que le système de Marica soit défectueux
Le
voltmètre des batteries de service annonce 11,7 V. Je ne prends
aucun risque et les recharge via l'alternateur du moteur. Il toussote
encore de temps en temps, perdant son régime de 1500T/Min jusqu'au
ralenti pour ensuite le reprendre. Je compulse les manuels que j'ai
téléchargé. C'est manifestement le circuit du carburant qui doit
être révisé. Je pense aussi, au fait que son réservoir est resté
durant 8 mois sans être plein. Ce qui peut donner de la
condensation. Ou alors, une bactérie (algue) s'est formée dans le
diesel qui n'a pas été traité sous les tropiques. Celle-ci
obturerait partiellement l'arrivée du diesel dans le circuit. Ça
promet.... :-(
Une
bonne nouvelle. C'est le jour du vin aujourd'hui :-) - j'expliquerai
plus tard....
Le
souper sera petite salade de tomates fraîches, oignons, persil,
basilic et sa vinaigrette moutardée en entrée, suivi d'un thon au
riz – macédoine de légumes – petits pois et mayo... sans
oublier un peu de tabasco. Un régal paraît-il.
Lundi
20 mai – 12h00 GMT- 128MN
09°.47'.10''
N – 34°.49'.36'' W
La
nuit a été paisible. Ou alors on s'habitue à ces craquements et au
fait d'être sans cesse secoué.
Éole
reste fidèle à lui même, entre 16 et 20 nœuds NNE, laissant notre
route de fond vers le 330°. Bon, il va quand même virer à l'Est ?
Car nous, on doit aller vers le Nord.....
On
débride un peu plus Marica, notre fidèle destroyer qui nous emmène
où Éole le désire.
Un
cargo pétrolier nous croise à 2,5 MN, le premier depuis une
semaine. En effet, il n'y a pas beaucoup de circulation ici ;-)
Petit
mot sur la consommation d'alcool à bord. C'est très simple car on
était quand même limité en place et en poids. Sachant que Jacques
est abstinent, nous avons réparti comme suit pour 3 personnes :
une bouteille de vin les mercredis et dimanches et 3 Caïpirinha
(cachassa « PITU » - citron vert – sucre de canne) les
mardis et samedis. (ndr : cet apéro déchire) et 1 bière/pers
les jours restants.
Cette
sobriété donne tout son attrait à notre dégustation.
16h00.
Je somnole dans ma couchette quand j'entends crier « Fred, Il
y a un hauban qui a pété ». Je n'y crois pas. C'est sûrement
dans mon rêve. Je bondis tout de même pour constater que la pièce
qui fait la jonction entre le ridoir et la cadène du bas hauban
tribord a cassée. Elle présente même d'autres fissures.
Heureusement que Philippe a choqué toutes les voiles, afin qu'il n'y
ai plus de tension dans le mât. Jacques me trouve dans une caisse
une pièce qui pourrait convenir.
Pendant
ce temps, je me fais arroser copieusement par des vagues qui viennent
se fracasser sur Marica qui bouchonne.
J'installe
la nouvelle pièce, mais la tension initiale n'est plus la même et
ridoir servant de tenseur est grippé. C'est à l'aide d'un bout que
je reprends la tension.
Chaque
jour nous réserve une surprise.
Mardi
21/05/13 - 12h00 GMT – 93 MN
11°.35'.30''
N – 35°.17'.80'' W
Dame
la Lune nous éclaire pratiquement de tout son projecteur. Marica est
la star de l'océan qui lui sert de scène. Notre réparation semble
tenir le coup. Il le faut.
La
mer est belle et laisse le voilier s'exprimer dans une petite gîte.
Il file très souvent à 6 nœuds
Lors
de mon quart, le spectacle lunaire est terminé et laisse place à
une nuit étoilée comme on les aime. Je règle au mieux la voilure
pour gagner en confort et en vitesse. Malgré le rodéo, j'apprécie
la glisse à 45° de la houle.
Je
me suis blessé au petit doigt de la main droite en reprenant du
génois.
Un
grand oiseau brun ( un goéland?) nous accompagne, passant d'un coté
à l'autre du mât. Tout à coup, il plonge comme une fusée vers sa
proie, un poisson volant. Intelligent l'oiseau, notre quille fait
fuir hors de l'eau sa nourriture et il n'a plus qu'à se servir.
Les
cales sont encore vidées d'une bonne centaine de litres d'eau de
mer. Celle-ci peut provenir de divers endroits. Des cadènes non
étanches, mais cela fait beaucoup. J'examine toutes les vannes et je
constate que le presse étoupe suinte. On devra surveiller toute
entrée d'eau.
Un
macaroni, mortadelle, fromage fera le dernier repas du jour. Merci
Jacques qui réussi à cuire des pâtes dans la casserole à
pression. Le prochaine fois on diminuera encore le temps cuisson
hein !!
Mercredi
22/05 – 12h00 GMT - 123 MN
13°.36'.43''
N – 35°.41'.00'' W
Éole
a forci durant la soirée et une bonne partie de la nuit, oscillant
entre 22 et 25 nœuds J'ai fortement réduis le génois pour moins
gîter et moins forcer sur le safran.
Au
beau milieu de la nuit, je suis réveillé par une douche d'eau
salée. Mon corps, mon draps, mes fringues... tout est mouillé.
J'avais oublié de fermer totalement le capot de la cabine arrière
quand l’océan s'est transformé en petites montagnes russes. Bonne
leçon de prévoyance.
A
ma décharge, le coffre arrière contenant la réserve de fuel a
également un accès via la cabine. Laissant ainsi cette odeur de
gasoil se répandre. Beurk. Alors, j'aère dès que possible.
Ce
matin, le ciel est plutôt couvert et notre dieu du vent s'est
modéré, sa pompe variant entre 16 et 19 nœuds Toujours au près
bien sûre.
Quelques
globicéphales croisent notre route durant l'après-midi. Ils ne sont
pas joueur comme les dauphins communs et poursuivent leur chemin sans
même faire attention à nous.
Le
soleil sera des nôtres jusqu'à la fin de journée.
Jeudi
23/05 – 12h00 GMT – 129 MN
15°.46'.90''
N – 36°.06'.92'' W
Le
chiffre du jour : 1514 MN que nous avons parcouru
5
à 6 Bft NE pour notre nuit et une mer qui prend de l'ampleur avec
parfois ses quatre mètres de creux.
Marica
prend de l'eau de partout. C'est désagréable. Chaque couchette est
mouillée et ne sèche pas dans cette humidité quasi permanente. On
a évalué que l'on sortait des fonds une soixantaine de litres au
quotidien. On traque encore une éventuelle prise d'eau sous la ligne
de flottaison.
Plus
question de faire son quart de nuit en tee-shirt. La plupart de mes
vêtements légers sont trempés d'eau de mer. J'improvise un séchoir
dans la cabine arrière, mais avec l'humidité ce n’est pas gagné.
La
cerise du jour : vers 11h00 un grand « clac »
résonne à l'arrière du bateau et la voile d'artimon se met à
faseiller. La poulie de tête de mât renvoyant la drisse a cédé.
Elle est d'époque et aurait dû être changée pour un tel voyage.
Ben voyons.....
Nous
poursuivrons avec la balancine en guise de drisse. Le cas échéant,
il faudra monter à ce mât pour y fixer une nouvelle poulie. Le
problème est posé....
Nous
n'avons plus d’œufs et pratiquement plus de pain, de fruits et
légumes frais après 13 jours de mer.
Vendredi
24/05 – 12h00 GMT – 129 MN
17°.49'.30''
N – 36°.29'.00 W
Déjà
deux semaines sur cet océan qui n'en fini plus. Les alizés du NE
sont toujours aussi puissants. La nuit, il nous permet parfois de
grappiller quelques degrés vers le nord.
L'équipage
est rodé au rythme de cette longue navigation. Tout va bien au
niveau du moral. Je les ai surnommé « Al » , « Zhei »
et « Mer » car certains ont une mémoire de poisson rouge
;-)
Hier
soir, Éole s'est fait une petite crise avec des rafales à 27 nœuds
Toujours 2 ris dans la GV, nous enroulons un peu plus le génois.
Nous voulons affaler la voile d'artimon, mais la balancine qui nous
sert de drisse est bloquée. Philippe se rappelle qu'il y avait un
petit bout placé par Jef pour y accrocher le pavillon national. Ce
dernier coince certainement la poulie. Quelle idée !!!
Jacques
rassure tout le monde en nous demandant qu'est-ce qui qui va cassé
aujourd'hui ? Il faut garder confiance dans le bateau, bien
qu'il n'ait pas été entretenu et préparé pour un si long
convoyage.
Notre
apprenti cuisinier s'improvise maintenant en artisan boulanger. Il
s'est quand même entraîné une fois à la maison avant de partir.
Bref, sorti du four, son pain de 400 gr est petit peu retombé après
la 2° levée. Il a l'air très appétissant. On le gouttera demain
matin.
Fabrice
nous annonce une météo pour les prochains jours. Diminution
sensible du vent et plutôt ENE.
La
soirée se termine quand même sous 22 nœuds de vent de manière
pratiquement continue.
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vendredi 17 mai 2013
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