Samedi
18 mai – 12h00 GMT – 117 MN
6°.38'.22''
N – 32°.54'.76'' W
Toujours
5 à 6 Bft NNE. Nous sommes au près et le rodéo continue de plus
belle. Éole s'est un peu renforcé de nuit, oscillant entre 21 et 25
nœuds
J'avais
l'impression que l'on avait mis le programme sur essorage dans la
cabine arrière. Impossible d'y dormir. J'ai finalement atterris sous
la table du carré. Jacques m'a laissé quelques heures de répits en
poursuivant avec une partie de mon quart.
Le
rythme est bien là. Plus de mal de mer. Le dos de Philippe et
l’orteil de Michel sont guéris. Tout va bien.
Jacques
nous a fait du pain perdu ce matin.... hummm
La
demi-heure de mécano est arrivée. Après avoir bien lu les notices
du moteur que j'avais téléchargés, je purge le système
d'alimentation de carburant suivi de son réamorçage. On démarre le
moteur...... il tousse un peu et se stabilise enfin. J'espère que ce
soucis est solutionné.
L'étrave
de Marica poursuit inlassablement sa route à 45° du vent apparent
en fendant les énormes vagues qui le freine. COG 326° direction les
Bermudes si le vent ne tourne pas ;-)
Le
coucher de soleil est une fois de plus magnifique.
Dimanche
19 mai – 12h00 GMT – 114 MN
8°.10'.79''N
– 34°.00'.93'' W
La
nuit fut plutôt tranquille, Éole se maintenant à 18 Nœuds Nous
avions bien réduit la toile afin de ne pas fatiguer le matériel et
les hommes.
Tel
un phare toujours situé su bâbord, la demi-lune éclaire une bonne
partie de l'océan. Le ciel est dégagé et laisse place à la voie
lactée qui ondule entre les étoiles.
Mon
quart venu, Dame la lune était partie dormir. Le soleil se lève
doucement. C'est une nouvelle journée qui s'annonce très belle.
Le
soucis du jour : Tous les capots prennent l'eau. Leurs joints
ont probablement séchés au soleil. La cabine avant était trempée
de par les vagues qui viennent s'écraser à l'avant du pont. Pauvre
Michel....
On
examine une fois de plus les fonds..... encore une centaine de litres
d'eau de mer.... ???
Jacques
nous bricole une partie du tuyau d'eau sur la pompe électrique afin
de déverser directement dans la mer sans passer par le seau. Dommage
que le système de Marica soit défectueux
Le
voltmètre des batteries de service annonce 11,7 V. Je ne prends
aucun risque et les recharge via l'alternateur du moteur. Il toussote
encore de temps en temps, perdant son régime de 1500T/Min jusqu'au
ralenti pour ensuite le reprendre. Je compulse les manuels que j'ai
téléchargé. C'est manifestement le circuit du carburant qui doit
être révisé. Je pense aussi, au fait que son réservoir est resté
durant 8 mois sans être plein. Ce qui peut donner de la
condensation. Ou alors, une bactérie (algue) s'est formée dans le
diesel qui n'a pas été traité sous les tropiques. Celle-ci
obturerait partiellement l'arrivée du diesel dans le circuit. Ça
promet.... :-(
Une
bonne nouvelle. C'est le jour du vin aujourd'hui :-) - j'expliquerai
plus tard....
Le
souper sera petite salade de tomates fraîches, oignons, persil,
basilic et sa vinaigrette moutardée en entrée, suivi d'un thon au
riz – macédoine de légumes – petits pois et mayo... sans
oublier un peu de tabasco. Un régal paraît-il.
Lundi
20 mai – 12h00 GMT- 128MN
09°.47'.10''
N – 34°.49'.36'' W
La
nuit a été paisible. Ou alors on s'habitue à ces craquements et au
fait d'être sans cesse secoué.
Éole
reste fidèle à lui même, entre 16 et 20 nœuds NNE, laissant notre
route de fond vers le 330°. Bon, il va quand même virer à l'Est ?
Car nous, on doit aller vers le Nord.....
On
débride un peu plus Marica, notre fidèle destroyer qui nous emmène
où Éole le désire.
Un
cargo pétrolier nous croise à 2,5 MN, le premier depuis une
semaine. En effet, il n'y a pas beaucoup de circulation ici ;-)
Petit
mot sur la consommation d'alcool à bord. C'est très simple car on
était quand même limité en place et en poids. Sachant que Jacques
est abstinent, nous avons réparti comme suit pour 3 personnes :
une bouteille de vin les mercredis et dimanches et 3 Caïpirinha
(cachassa « PITU » - citron vert – sucre de canne) les
mardis et samedis. (ndr : cet apéro déchire) et 1 bière/pers
les jours restants.
Cette
sobriété donne tout son attrait à notre dégustation.
16h00.
Je somnole dans ma couchette quand j'entends crier « Fred, Il
y a un hauban qui a pété ». Je n'y crois pas. C'est sûrement
dans mon rêve. Je bondis tout de même pour constater que la pièce
qui fait la jonction entre le ridoir et la cadène du bas hauban
tribord a cassée. Elle présente même d'autres fissures.
Heureusement que Philippe a choqué toutes les voiles, afin qu'il n'y
ai plus de tension dans le mât. Jacques me trouve dans une caisse
une pièce qui pourrait convenir.
Pendant
ce temps, je me fais arroser copieusement par des vagues qui viennent
se fracasser sur Marica qui bouchonne.
J'installe
la nouvelle pièce, mais la tension initiale n'est plus la même et
ridoir servant de tenseur est grippé. C'est à l'aide d'un bout que
je reprends la tension.
Chaque
jour nous réserve une surprise.
Mardi
21/05/13 - 12h00 GMT – 93 MN
11°.35'.30''
N – 35°.17'.80'' W
Dame
la Lune nous éclaire pratiquement de tout son projecteur. Marica est
la star de l'océan qui lui sert de scène. Notre réparation semble
tenir le coup. Il le faut.
La
mer est belle et laisse le voilier s'exprimer dans une petite gîte.
Il file très souvent à 6 nœuds
Lors
de mon quart, le spectacle lunaire est terminé et laisse place à
une nuit étoilée comme on les aime. Je règle au mieux la voilure
pour gagner en confort et en vitesse. Malgré le rodéo, j'apprécie
la glisse à 45° de la houle.
Je
me suis blessé au petit doigt de la main droite en reprenant du
génois.
Un
grand oiseau brun ( un goéland?) nous accompagne, passant d'un coté
à l'autre du mât. Tout à coup, il plonge comme une fusée vers sa
proie, un poisson volant. Intelligent l'oiseau, notre quille fait
fuir hors de l'eau sa nourriture et il n'a plus qu'à se servir.
Les
cales sont encore vidées d'une bonne centaine de litres d'eau de
mer. Celle-ci peut provenir de divers endroits. Des cadènes non
étanches, mais cela fait beaucoup. J'examine toutes les vannes et je
constate que le presse étoupe suinte. On devra surveiller toute
entrée d'eau.
Un
macaroni, mortadelle, fromage fera le dernier repas du jour. Merci
Jacques qui réussi à cuire des pâtes dans la casserole à
pression. Le prochaine fois on diminuera encore le temps cuisson
hein !!
Mercredi
22/05 – 12h00 GMT - 123 MN
13°.36'.43''
N – 35°.41'.00'' W
Éole
a forci durant la soirée et une bonne partie de la nuit, oscillant
entre 22 et 25 nœuds J'ai fortement réduis le génois pour moins
gîter et moins forcer sur le safran.
Au
beau milieu de la nuit, je suis réveillé par une douche d'eau
salée. Mon corps, mon draps, mes fringues... tout est mouillé.
J'avais oublié de fermer totalement le capot de la cabine arrière
quand l’océan s'est transformé en petites montagnes russes. Bonne
leçon de prévoyance.
A
ma décharge, le coffre arrière contenant la réserve de fuel a
également un accès via la cabine. Laissant ainsi cette odeur de
gasoil se répandre. Beurk. Alors, j'aère dès que possible.
Ce
matin, le ciel est plutôt couvert et notre dieu du vent s'est
modéré, sa pompe variant entre 16 et 19 nœuds Toujours au près
bien sûre.
Quelques
globicéphales croisent notre route durant l'après-midi. Ils ne sont
pas joueur comme les dauphins communs et poursuivent leur chemin sans
même faire attention à nous.
Le
soleil sera des nôtres jusqu'à la fin de journée.
Jeudi
23/05 – 12h00 GMT – 129 MN
15°.46'.90''
N – 36°.06'.92'' W
Le
chiffre du jour : 1514 MN que nous avons parcouru
5
à 6 Bft NE pour notre nuit et une mer qui prend de l'ampleur avec
parfois ses quatre mètres de creux.
Marica
prend de l'eau de partout. C'est désagréable. Chaque couchette est
mouillée et ne sèche pas dans cette humidité quasi permanente. On
a évalué que l'on sortait des fonds une soixantaine de litres au
quotidien. On traque encore une éventuelle prise d'eau sous la ligne
de flottaison.
Plus
question de faire son quart de nuit en tee-shirt. La plupart de mes
vêtements légers sont trempés d'eau de mer. J'improvise un séchoir
dans la cabine arrière, mais avec l'humidité ce n’est pas gagné.
La
cerise du jour : vers 11h00 un grand « clac »
résonne à l'arrière du bateau et la voile d'artimon se met à
faseiller. La poulie de tête de mât renvoyant la drisse a cédé.
Elle est d'époque et aurait dû être changée pour un tel voyage.
Ben voyons.....
Nous
poursuivrons avec la balancine en guise de drisse. Le cas échéant,
il faudra monter à ce mât pour y fixer une nouvelle poulie. Le
problème est posé....
Nous
n'avons plus d’œufs et pratiquement plus de pain, de fruits et
légumes frais après 13 jours de mer.
Vendredi
24/05 – 12h00 GMT – 129 MN
17°.49'.30''
N – 36°.29'.00 W
Déjà
deux semaines sur cet océan qui n'en fini plus. Les alizés du NE
sont toujours aussi puissants. La nuit, il nous permet parfois de
grappiller quelques degrés vers le nord.
L'équipage
est rodé au rythme de cette longue navigation. Tout va bien au
niveau du moral. Je les ai surnommé « Al » , « Zhei »
et « Mer » car certains ont une mémoire de poisson rouge
;-)
Hier
soir, Éole s'est fait une petite crise avec des rafales à 27 nœuds
Toujours 2 ris dans la GV, nous enroulons un peu plus le génois.
Nous voulons affaler la voile d'artimon, mais la balancine qui nous
sert de drisse est bloquée. Philippe se rappelle qu'il y avait un
petit bout placé par Jef pour y accrocher le pavillon national. Ce
dernier coince certainement la poulie. Quelle idée !!!
Jacques
rassure tout le monde en nous demandant qu'est-ce qui qui va cassé
aujourd'hui ? Il faut garder confiance dans le bateau, bien
qu'il n'ait pas été entretenu et préparé pour un si long
convoyage.
Notre
apprenti cuisinier s'improvise maintenant en artisan boulanger. Il
s'est quand même entraîné une fois à la maison avant de partir.
Bref, sorti du four, son pain de 400 gr est petit peu retombé après
la 2° levée. Il a l'air très appétissant. On le gouttera demain
matin.
Fabrice
nous annonce une météo pour les prochains jours. Diminution
sensible du vent et plutôt ENE.
La
soirée se termine quand même sous 22 nœuds de vent de manière
pratiquement continue.
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