Traversée du Golfe de Gascogne – 5/08/11
Je ne sais pas ce qui m'aura le plus marqué, ce que je garderai en mémoire jusqu'à la fin de ma vie. Les dauphins, oui, certainement... Ces animaux ont le don d'éveiller ce qu'il y a de meilleur en nous. Un mélange désordonné de sentiments positifs; joie, excitation, bonheur... Leur liberté fragile faisait battre nos cœurs plus vite et leurs visites quasi quotidiennes provoquaient plus que de l'enthousiasme. C'était bien de l'émerveillement qui irradiait de nos corps. Donc oui, les dauphins.
Et puis la mer...
La mer qui changeait d'humeur et de couleurs au fil des heures. Tantôt mer d'huile, avec cette jolie palette pastel, bleu, violet, avec des reflets dorés au lever du jour. Ou alors, elle dévoilait un bleu éclatant aux subtiles nuances turquoises sous le ciel ensoleillé. Mais elle pouvait aussi se montrer plus menaçante. L'eau devenait alors grise, sous un ciel blanc, ou d'un bleu profond sous un ciel gris. La houle devenait plus puissante, les vagues, plus présentes et capricieuses.
Au coucher du soleil, le ciel flamboyait. L'eau devenait scintillante. La magie opérait. Mon cœur s'emballait, partagé entre l'émotion et l'humilité. Car on se sent bien petit au milieu du Golfe...
On pourrait croire que la nuit nous prive de spectacle... Ce n'est pas le cas. Là aussi la nature dévoile ses plus étonnants attraits. Le ciel parsemé d'étoiles et ce plancton phosphorescent qui, au passage de Phénix, faisait scintiller l'étrave. Une vision tout droit sortie d'un rêve. Vision accentuée par la chasse nocturne de nos amis les dauphins, toujours eux, laissant derrière eux un sillage tout-à-fait féérique.
Toute cette beauté est accessible aux seuls marins. Mais elle se mérite. Les quarts de nuit sont épuisants. La houle lancinante, sans pitié pour nos estomacs. La promiscuité et le manque de confort ont eu occasionnellement raison de ma bonne humeur. Mais pourtant, une amoureuse de la nature comme moi, pourrait larguer les amarres encore et encore pour pouvoir profiter allègrement de cette nature si belle et généreuse.
Ces cinq jours, je les ai partagé avec un équipage hors pair.
Avec Seb et son humour si délicieux et Hanna, et sa fragilité délicate. Un bonheur de partager ses instants précieux avec Benoît, sa gentillesse et son bon entrain ont toujours fait mouche. Et Didier... Son sens de la formule, et ses références historiques et culturelles ont mainte fois conquis l'équipage. Sans oublier la bonne volonté et la générosité de notre ami Philippe et la bonne humeur contagieuse de notre vaillant chef de bord, Fred. Lequel n'a cessé de veiller à notre confort et à notre sécurité.
En fait, chaque moment était inoubliable.
Barbara Bertiaux
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